• "L’existence même des trolls montre que l’espace public est largement un concept fantasmatique"

    " Les Trolls (réels comme virtuels) risquent surtout de se développer à mesure que le dialogue démocratique se ferme ou se recompose" *

     

    Bouillon de culture

                                    Tudor Banus

     

    Une fois ouverte la boîte de Pandore du « numérique » les phénomènes en germe se déchainent : multiplications, disséminations, exacerbation des individualismes et des communautarismes, replis identitaires, haine de l’autre, fictions et simulacres, faux-débats, production de nouveaux mythe collectifs…

    A la multiplication à l’infini des cas de figure liés aux possibilités des techniques nouvelles, correspond la pluralité des bavardages : une armada de sociologues et de philosophes avisés nourrit sans cesse davantage la nouvelle soupe idéologique. L’article cité ici est un des innombrables positionnements caractéristiques de la rhétorique des commentateurs. Qu’est-ce qu’on fait, ben on sait pas.

    Dans la contre-révolution de la communication en cours, la surabondance de messages sur les nouveaux supports, « réactions », « informations » ou « paraphrases » immédiates, jetées à la va-vite, et pour la plupart tous plus nombrilistes, ineptes ou anodins les uns que les autres, sont en passe de former le plus bel antidote au désir de débat démocratique. Cette figure d’ensemble se déploie au sein d’une configuration plus vaste, et les nouvelles formes d’aliénation qui s’y attachent.

    C’est en l’absence de lieu réel et de thématique authentique pour le débat que s’exaspère, à l’inverse de toute éthique de la discussion, une forme de désespoir nihiliste : si l’universitaire avisé en fait ses choux gras, si l’individu inculte exprime son immédiat à lui, les deux cynismes sont dictés par la même doxa englobante.

    Évidemment, nous avons besoin d’une tout autre conception du débat : c’est là une aspiration fondamentale, aujourd’hui limitée, d’un côté par les pouvoirs explicites en place, qui entendent bien guider les âmes, diriger la discussion, et verrouiller la dialectique, mais ne s’en cachent guère, de l’autre par le pouvoir implicite des nouveaux espaces intériorisés de contrôle de l‘opinion.

     

    Dans ce contexte, tout effort lié à la préoccupation éducative pour ouvrir des nouveaux espaces de débat devrait être prioritaire pour tous ceux qu’anime l’idéal d’émancipation.

     

    --------------------

    * (Article signalé par François Spinner sur Q2C http://internetactu.blog.lemonde.fr/2014/04/18/faut-il-combattre-les-trolls/)

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  • Je retrouve un des messages qui ont fait flop dans les milieux censés y être sensibles : un beau sujet de dissertation!

    Il s'agissait de la nécessité, aujourd'hui escamotée, de mettre en perspective les "débats" du jour, et les stéréotypes qui s'y attachent, et encombrent le discours scolaire.

     Dissertation

                                            Source : Ouest-France, Comité de la Jupe

     

    "L’actualité fournit régulièrement à l’expression de l’idéologie des objets de polémique politique et médiatique, soit montés de toutes pièces, soit du fait de fractures partisanes prenant là prétexte de formation de l’opinion.

    Le brouhaha qui se produit alors n’est guère propice à l’examen pondéré. Il faut éteindre le son pour s’entendre. Et remonter à l’essentiel.

    La posture philosophique n’entend pas se faire dicter ses questions. Le questionnement, lui, vise à interroger ce que manifestent les écumes pour convoquer les bases et les principes".

     

    Pour un commentaire

    On sera particulièrement attentif à mesurer le poids des termes : idéologie, fractures partisanes, opinion. essentiel, questionnement...

     

     

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  • ... les trublions ?

     

    Où sont passés...

    Au jour ce ce jour, on ne voit nulle part pointer d'action relative à l'école française qui puisse en quoi que ce soit déstabiliser la belle ordonnance de la distribution scolaire.

    Les dernières nouvelles ne sont pas bonnes : aucune tentative n'est en cours, qui échappe à la stratégie d'"appareil-réseau" des organisations complémentaires de l’éducation nationale.

    "Complémentaire" est le terme approprié : il ne s'agit pas de contrecarrer mais de "s'inscrire en marge" de la politique dominante.

    Pire : le conglomérat de groupements auto-alimentés absorbe et mélange allègrement les genres, les niveaux, les problèmes. Il ne peut rien sortir de cette potion, sinon un goût amer.

    ***

    Évidemment, au train où vont les choses, les tenants de l'ordre établi ne peuvent que se réjouir, et dormir sur leurs deux oreilles.

     

     

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