• Ce qui se passe sous nos yeux pour l’éducation scolaire en France marque une étape historique : celle de la désagrégation de ce qui fut pendant un siècle et demi une lente et pénible progression dans la construction d'une école de la République nourrie des leçons du passé et ambitieuse d'un avenir d'émancipation des peuples. La dilapidation ordonnée de cet héritage, le démantèlement des garanties et des régulations supérieures, la désaffection des valeurs. Ce n'est bien sûr là qu'un des rouages de l'entreprise générale de l'ultralibéralisme, soutenu par une nouvelle droite dure et autoritaire qui n'ose même pas dire son nom, et prépare des lendemains pénibles. Mais c'est une clé essentielle des futurs embrigadements des consciences. Pour autant, Ce sont là des évidences : pour autant, on ne voit guère de riposte prendre corps. Ni du côté des habituels appareils et autres supports spécialisés, ni bien sûr dans les colonnes des grands médias acquis à la cause. Quant aux revues mondaines et aux organes universitaires du genre, c'est le silence offusqué de ceux quine veulent ni voir ni comprendre. Cela ne les regarde pas. Plus inquiétant encore, les voix tues de ceux dont l'honneur serait dans la parole de dénonciation et d'indignation. Comme si la notion même d’intellectuel, de philosophe, de parole libre, avaient disparu. C'est là un constat extrêmement inquiétant. Et que se passera-t-il quand la situation empirera ? Quand il n'existe plus de roi résistant, de poètes d’alertes, d'autorités morales respectées, quand nous n'avons plus ni guides ni phares, ni lumières - ni individuelles (ce serait déjà ça), encore moins collectives - nous voilà désemparés, sans bouées. Où reprendre espoir, à défaut d'espérance ?

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