• Cette question des "fondamentaux" mériterait d'être revisitée... Le mode d'intelligibilité du sujet contemporain est en train de basculer. Si ce n'est déjà acquis. Raison de plus.

    Les fondamentaux

     

    Le système scolaire français repose encore sur une idé(ologi)e intellectualiste de l'éducation. La méga-métonymie du "numérique"  est un exemple massif de la centration sur le nombre, à l'opposé de la promotion du geste.

    La question n'est pas qu'étymologique, et il n'est sans doute pas indifférent que le terme numérique, en dehors du fait qu'il serve de couverture à la conception des évolutions, ait supplanté en France celui d'analogique. Loin d'un simpliste pinaillage, d'un ignare jeu sur les mots, cette question touche l'"inconscient éducationnel", et la conception de la culture.

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    Si bien que les "fondamentaux" ("lecture, écriture, mathématiques") sont limités à ce qui relève du langage et à son interprétation technique par les systèmes d'écriture. Il manquerait la musique. Qui "fait le lien".

    Ce qui nous rapporte à l'articulation langage-écriture-technique...

    Chacun peut se rendre compte que l'enfant en bas âge montre une forte appétence à l'intelligence linguistique et technique. Pour autant, l'explicitation des principes de la technique ne sont pas considérés comme faisant partie des fondamentaux...

    Il en irait de même des dimensions axiologiques et sociologiques. Mais c'est une question plus difficile, tant elle est contaminée aujourd'hui par le moralisme et le sociologisme.

    Outre la dimension expressive, primordiale (corps, jeux, arts), la transversalité méthodique, d'autres dimensions sont d'ordre davantage mésologique (espace et temps).

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    On pourra aussi revenir sur l'indigent rapport à l'image et à l'imaginaire, aux langues "secondes" etc.  Ce ne sont là que quelques indices : où l'on voit à quel point tel système d'éducation scolaire figé peut manquer le coche, en prétendant refonder, sans toucher ni aux fondements, ni aux fondamentaux.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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  • Dans une telle série, nous pourrions nous permettre de réitérer quelques questions sur la "réception" de "l'éducation nouvelle", et ses réutilisations dans le contexte actuel.

     

    Série : l'éducation nouvelle

                     Les Forges des Salles, hiver 2010

     

    On le sait, le mouvement historique de l'éducation nouvelle est un conglomérat de prises de positions variées, sur des bases diverses, ouvrant largement à débats.

    A l'époque.

    Alors que ces références ont été largement combattues, quoique en même temps largement commentées dans les milieux spécialisés, la tendance serait à "y revenir" : la néo-scolastique a bien assimilé la dimension virtuelle et idéologique du message tout en se gardant bien d'aller dans le sens de quelque mise en œuvre ordonnée.

    Sa part non-critique et non-politique est en effet tout à fait "néo-compatible" avec les ambitions affichées dans le discours scolaire actuel.

    A condition de dépouiller le "message de éducation nouvelle" de tout ce qui serait d'ordre subversif, et finalement, de le stériliser par avance, il est - comme à des époques politiques antérieures - très utilisable par une pensée utilitariste et pré-totalitaire. Ce qu'ont bien montré des auteurs avant nous. *

     

    * Probablement chez Arnould Clausse, notamment.

     

     

     

     

     

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  • On croyait l'affaire enterrée, versée aux oubliettes des paperasses et des beaux discours, déjouée par les analyses pertinentes.

    Néopédagogisme

    Que nenni! Le fantôme de la très artificielle et désuète "querelle du pédagogisme" - qui aura tant, et pour longtemps, plombé le dossier et le débat officiel de l'éducation scolaire en France - ressurgit à l'occasion des publications, propos et autres re-positionnements de la "rentrée" du milieu professionnel.

    C'est en effet une question de"discours scolaire" plus que d'intérêt général pour l'éducation. Comme nous l'avons souvent indiqué, la remarquable stabilité de la topique est le garant d'une continuïté sans changement. Celui-ci ne pourra venir que d'une (très) lente évolution, ou d'un événement brutal de type "révolutionnaire".

    Plus qu'improbables : en attendant, nous sommes conviés à subir cette règle du jeu de la "rhétorique scolaire", sans pouvoir nous en dégager. La plupart de ceux que cela indispose ne sont pas présents pour en parler ou en écrire, et encore moins conviés à en exposer ou acceptés dans les lieux où le pouvoir symbolique se joue.

    Cela dit, autant le pédagogisme, et son contraire, et le contraire de son contraire, ont fait leur preuve en matière d'enfumage, autant le "néo-pédagogisme" semble naissant. Disons que c'est un pédagogisme rénové, qui n'ose pas dire son nom.

    Cette rénovation a son histoire, sa bibliographie, caractérisée par la prétention du dépassement du pédagogisme par les pédagogistes mêmes. Cette absurdité ne peut se comprendre que dans la configuration plus générale dans laquelle elle est produite.

    Le discours ambivalent des tenants du néo-pédagogisme porte en lui-même les germes de son inanité : en ferraillant contre les résistances au changement pédagogique, tout en maintenant un type de discours qui précisément les fixe et bouche toute issue, les idéologues pratiquent une sorte de novlangue adaptée à leur cause, qui est celle de leur position.

    La situation est dès lors bel et bien bloquée : car pour sortir de l'impasse il faut déjà dépayser la problématique et extérioriser le questionnement.

    Ce n'est pas à l'ordre du jour.

     

     

     

     

     

     

     

     

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