• Pensée critique et éducation

    Un titre peut en cacher un autre

     

    Pensée critique et éducation

     

    Une philosophie critique de l'éducation ne peut ignorer le discours scolaire, et inciter les chercheurs à se préoccuper d'une analyse de ses aspects. Un exemple remarquable nous est fourni par un ouvrage paru récemment et dont le titre a pu roborativement attirer notre attention.

    "La pensée critique des enseignants. Éléments d'histoire et de théorisation"

    L'expression intrigue. Elle semble singulièrement roborative. Il s'agirait d'un point, d'une mise en perspective. Heureuse initiative.

    Toutefois, le patchwork de communications de cet imprimé se situe à l'inverse d'une synthèse et d'un tremplin pour de nouvelles avancées.

    Vitrine

    Dans le paratexte éditorial, la "première de couv" invite à la découverte en lecture : mais sans renseigner précisément, elle laisse une grande part au délice polysémique, à la fonction mythique du mot. Pensée plaît, critique davantage encore.

    On se place ici "au-dessus" desdits, et en tous cas à côté. Qui sont les enseignants critiques actuels, pourquoi n'écrivent-ils pas dans ce dossier, 

    Le trafic des lexèmes

    Le terme de critique comme d'autres items de ce niveau, est singulièrement mis à mal dans sa convocation à des fins "scientifiques" ou "pédagogiques" : les réunions académiques ne manquent pas, qui en chargent l'intitulé - éducation à, médias, numérique notamment : esprit critique, pensée critique, éducation critique etc. - le plus souvent en direction des élèves, les clercs étant par principe absous d'un quelconque examen de conscience déontologique ou épistémologique en ce sens!

    ***

    C'est que la notion de "critique",  on le sait, est très aléatoire, à moins de se situer délibérément et explicitement dans un champ précis, qui la définit et en exerce l'examen et les applications. 

    Quels intervalles entre théorie critique, pensée critique, esprit critique ? Et surtout, quelles précautions pour cette définition, qui doit se redoubler, tant la dégradation sémantique a frappé fort. Et enfin (et surtout!), quels reversements à la recherche, à la coopération, et à l'action.

    En attendant, il n'est pas sûr que le débat annoncé (toujours ouvert de manière fictive et futuriste) ici ait lieu.

     

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