Philosophie de l'éducation, mésologie, pédagogies
RDPS : Revue de presse scolaire
Parfois en ligne sur phileduc.eu
http://www.phileduc.eu/revue-de-la-presse-scolaire-c32972290
L'échantillon que nous pouvons recueillir via internet présente quelques caractéristiques fortes. A chacun sa spécialité. il n'est pas exhaustif. C'est donc un petit panorama des quelques "médias scolaires" ("éducation", "pédagogiques" etc.) accessibles.
Mais d'une certaine façon, l'ensemble présente un paysage inquiétant. Cette diversité est toute orientée au même projet, et ne comprend pas d'ailleurs. Il n'existe apparemment pas de "média alternatif" dans ce domaine. Qui reste comme fermé sur lui-même.
Si bien que chaque support participe à sa manière à la production constante de l’idéologie dominante en la matière.
Ce qui unit cet étonnant maillage paraît simple à décrire :
attachement au scolarisme
respect dévot de l'institution et du pouvoir, de l'ordre établi
franchouillardise et absence de comparatisme
connivences, respect des hiérarchies en place
Ce qui frappe c'est aussi le goût de la hiérarchie et du vedettariat local : à chacun ses héros et ses hérauts, ses penseurs supérieurs, ses experts patentés.
adhésion aux sciences "néopositives" et à la classification des disciplines en cours. Qui ne saurait être mise en doute, pouvoir clérical oblige.
immédiateté, et, plus profondément , refoulement d'historicité
Étrange, aussi, l'absence de mise en perspective. La méthode comparative n'est pas à l'ordre du jour, diachroniquement comme organiquement. Ici, bien peu de mémoire, de reconnaissance. Échantillon est précieux, pour qui veut comprendre ce qui fut et perdure comme crise de la transmission
déni de la pensée critique,
fermeture au débat
Peu question ici de débat réel : certes, les invocations au débat ne manquent pas, mais ne sont pas connectées à une réalité : ni de lieux, ni de sens. La quasi totalité de ces supports n'admet aucune controverse, ne reçoit aucun droit de réponse, n'engage aucune mise en perspective, aucune mise en jeu.
Cette figure antique du discours vertical contraste péniblement avec les récris de vertu et les cartes de bonne conduite. Mais les faits sont inexorables.
Il est d'autant plus troublant de constater ces dérives qu'aucune entreprise critique n'est aujourd'hui à l’œuvre pour démonter ce qui est pourtant "à la source".
Le discours éducationnel mérite un autre niveau. L'éducation mérite un tout autre chemin.