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Conditions d'une pensée de l'éducation
La pensée de l’éducation scolaire ne parvient à s’affranchir. Ce sont là des nouvelles soumissions à l’ordre symbolique, et qui annihile les efforts pour un progrès dans le domaine.
Folon, Oser l'esprit critique
Elle ne s’affranchit pas de ses préjugés, des positions acquises, des certitudes d’opinion. Elle se confond avec l’ordre du logos – muté souvent en logorrhée – et ne saurait dominer la dissociation entre le propos et la pratique, pas davantage qu’elle n’intègre le refus du discours paradoxal, pourtant à son comble.
Elle ne parvient pas à l’esprit démocratique du partage et de la participation, et se maintient dans la vénération des maîtres à penser et de quelques idoles théoriques du discours scolaire.
Elle n’arrive pas non plus à se distancier ; à prendre du recul ; à dépasser l’immédiat pour se situer dans un contexte, notamment celui de la pensée critique, et de la mise en jeu philosophique ; ce qui est vrai pour l’esprit philosophique l’est encore bien davantage pour l’esprit scientifique, et quand celui-ci est convié, c’est en termes de référence dominante et de doxa.
Elle ne fait pas silence : surchauffée, elle s’épanche sans cesse, encombrant la réflexion, bloquant l’imaginaire, et ne sait pas se recueillir.
Elle est d’ailleurs le tissu formé par les entrelacs improbables de la communication entre des opinions éparpillées ; de la même façon, elle est surmontée par la chape de plomb d’une idéologie qu’elle ne songe pas à démonter.
A l’opposé, le travail critique, la réflexion partagée, la coexpérience et la coopération de pensée. Nous n’en sommes pas là.
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