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...n'a pas la philosophie qu'elle mérite
La question éducative de notre époque "n'a pas la philosophie qu'elle mérite", pour plagier Bachelard. Mais peut-être pas au sens où il y aurait une (ou des) "science(s) de l'éducation" en progrès, ce qui nécessiterait un accompagnement épistémologique à frais nouveaux.
Gaston bachelard, Le Matérialisme rationnel, 1953
Pour formuler autrement, nous dirions que la question éducative actuelle n'a pas la philosophie qu'elle requiert. Non pas qu'elle ne soit pas soumise çà et là aux exigences d'un examen sur le fond, mais que les caractéristiques mêmes de la culture en marque les approches.
La question éducative est à la fois dominée par l'appartenance des "sciences de l'éducation" à une conjoncture épistémique particulière, et par l'ensemble du contexte d'intelligibilité du monde lorsque nous sommes sans doute, au-delà des frontières traditionnelles, entrés dans une sorte de "métamodernité" (mais déjà la réflexion de JD Rohart sur "l'éducation postmoderne" nous entraîne dans cette voie).
Il s'ensuit qu'à part quelques avancées nous n'avons pas franchi la passe : une pensée de l'éducation pour aujourd'hui ne peut s'en tenir à une vision figée dans une conception héritée du "moment scientiste" et attachée à un univers simple et lisse, alors qu'il est devenu multidimensionnel.
A en juger par toute la littérature récente, l'heure n'est pas encore venue d'un "nouvel effort" collectif de la pensée éducationnelle. Il serait pourtant profitable à tous, pour dépasser plus d'une contradiction due à l'absence d'une autorité intellectuelle sur les dossiers en cours.