Tous citoyens!

A propos de :

 https://www.recim.org/dem/visio232.htm

et aussi : https://www.educavox.fr/formation/charte-pour-l-education-a-la-culture-et-a-la-citoyennete-numeriques

Discours scolaire.

Périodiquement, nous tombons sur le terme de citoyenneté,  cher aux idéologues. Nous y avons droit! Et, bien entendu, celui de nous taire.

L'extension sémantique  a pu faire de la "citoyenneté" un important motif de ralliement pour les moralistes de l'éducation scolaire.

Nous avons affaire à un cas remarquable d'hyperslogan*. Le fait de le seriner ne préjuge en rien de l'action réelle pour faire avancer ce que le mot serait censé signifier, dans un dictionnaire bien éloigné d'une étymologie rigoureuse et scrupuleuse. Le "trafic des lexèmes"* en cela nous égare.

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Un enfant peut-il être citoyen ? Ce qui se dit aujourd'hui, non sans ironie. C'est là un défi à ce qui, anthropologiquement, définit l'enfance. Au mieux, à la conscience de ce qu'est de fait une "communauté scolaire".

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Un vieillard (ou considéré comme tel) peut-il encore l'être ? Pas moi, m'sieur. Le rejet est constitutif : à l'opposé, l’opiniâtreté des gérontocrates.

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JNSPC ("Je ne suis plus citoyen", texte daté désormais, mais toujours d'une cruelle actualité)

Pour moi, la messe citoyenne est dite, et ne peut que me consterner. A défaut de me faire bouillir d'une rage que je n'ai pas la possibilité publique d'exprimer. Nous ne sommes plus ou pas sous le régime de la "liberté de penser" kantienne.

N'étant plus citoyen (mais l'étais-je, ou par illusion d'activiste résolu), depuis belle lurette, je vois mal comment je pourrais aujourd'hui me targuer de la moindre légitimité pour contribuer (utilement) à quelque débat que ce soit, singulièrement en « éducation à », ou en « citoyenneté ».

Si je n'ai pas oublié dans ma courte vie de me croire « citoyen du monde » (et surtout pas « Français », ou sujet des majestés Gafam), qu'en reste-t-il aujourd’hui ? Car il convient aussi d'être, avant tout, citoyen tout court.

Ce que je ne suis plus.

Si je n'ai pas manqué de tenter d’œuvrer en ce sens, lorsque nous avions encore le droit de nous considérer comme « engagés », et à bien des niveaux - local, régional, national, international... aujourd'hui, je suis prié de me soumettre au confinement.

Il y eut pourtant, après quelque débâcle institutionnelle, et notre nouvelle vie comme étranger et vieillard inutile, d'autres voies possibles. Toutes bouchées, apparemment. D'où la floraison d'échappatoires. Chaque fois que nous avons pu agir réellement, à petite ou grande échelle, c'est parce que nous avons eu accès et droit à des moyens conséquents, et que la reconnaissance de l'action primait le respect de la logorrhée.

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Je ne m’entends pas aux définitions restrictives, ou extensives, de la « citoyenneté ». Je ne peux m'en satisfaire : pas davantage que d'une définition formelle de la démocratie. je peux être baptisé, enregistré comme né quelque part, A la néo-idéologie du faux-semblant, je préférerais le partage « du peuple, par le peuple, pour le peuple ». Nous n'y sommes pas, et, dans notre cas, sommes priés de nous tenir coi. Je suis donc prié de m'occuper des mes douillettes affaires privées. Cela ne fait pas un citoyen.

Serais-je citoyen sans avoir droit au chapitre ?

Être citoyen à part entière, c'est participer effectivement, et œuvrer concrètement, aux affaires de la cité. En raison de ses moyens, de son expérience, de ses recherches. C'est être reconnu en cela. C'est être admis au partage et au débat.

A défaut, nous entretenons des zones où peuvent patauger les réprouvés, au besoin dans les réserves. Dans ces espaces, ni citoyens d'en-haut, ni compagnons, ni amis.

Inutile d'ajouter  que cette configuration est évidemment extrêmement dangereuse, nourrissant les exclusions, les inégalités, les dogmatiques, les faux-semblants.